Ô surprise, cet article est en français. Incroyable non ? Je crois que je vais me (re)faire de nouveaux amis. Et peut être décevoir des amis étrangers… Je traduirai, je traduirai… promis !
Oui, oui, cet article est TRÈS long. Un rapport sur 3 semaines de surprises. Alors pour les feignasses qui n'auraient pas la patience d'aller au bout du bout pour voir les photos, je vous donne tout de suite les liens, triés pour que vous puissiez choisir ce que vous voulez voir:
- Cartes/Maps: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/1_Himalaya_-_Where_we_were/
- Voyage/Travel & Himachal Pradesh: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/2_36hrs_train_-_Shimla_Manali/
- Jeep & Rothang La: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/3_Rohtang_La_and_empty_valley/
- La vallée du Spiti / Spiti valley & Bouddhism: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/4_Spiti_Valley_and_Bouddhism/
- Le départ du trek / The trek is starting: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/5_Let_s_go/
- Le col du Parang La/ The Parang La pass: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/6_Parang_La_and_Glacier/
- 3 jours de plat/3 days of flat walk:
https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/7_Flat_Pare_Chu_valley/
- Tsomoriri: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/8_Around_the_Tsomoriri_lake/
- Retour à la civilisation / Back to civilization: https://fotoalbum.web.de/gast/Cam_in_india/9_Korzok_Leh_and_Dehli/
Alors voilà, nous sommes rentrés de vacances dans l’Himalaya il y a maintenant environ 4 semaines. Nous sommes rentrés " à la maison", je mets des guillemets pour insister sur le fait que j'étais agréablement surprise moi même de ma réaction en rentrant, et bien oui les faits sont là : chez nous en ce moment c'est en Inde, et nous nous y sentons chez nous, plutôt une bonne nouvelle non?
Vous allez me dire que nous sommes restés en Inde pour les vacances, oui c'est vrai, mais ca n’avait tellement rien à voir, on a vraiment été dépaysés. Les gens dans l’Himalaya ont tous l'air de Tibétains. Parce que leurs ancêtres l'étaient, sans doute. Et parce que la frontière n’est qu’à 30 km de là. Ils ont tous les yeux bridés. Sont tous bouddhistes. Très gentils ! Et puis courageux aussi: on est passés dans des villages coupés du monde extérieur pendant des mois en hiver. Pas de routes ouvertes. Déjà en été c'est dur d'y aller (200km = 12 heures en Jeep) ! Greg et moi avons commencé notre périple par 36 heures en train qui se sont finalement bien passées, et vite aussi. Apres un changement réussi a 5 minutes près à Delhi (on avait 2 heures pour changer, mais le 1er train avait du retard...) et 3 trains en tout, nous sommes arrivés à Shimla, assez peu d'intérêt, à part un temple plein de singes (temple d'Hanuman, le Dieu Singe justement). Là, nous avons retrouvé Manu, Nico et Raph, tout droit venus de Lyon.
De Shimla à Manali, ou comment se faire des amis Israéliens
De Shimla, nous avons a pris un bus pour 12 heures, direction Manali (2000m d’altitude) (le lendemain la route fermait temporairement pour cause de mauvais temps), repaire d'Israéliens en mal de douceur de vivre qui viennent perdre dans la marijuana leur désespoir causé par 3 ans d'armée. Ils sont tellement là qu'on en retiendrait presque que ça, de Manali. On aurait pu en profiter pour tester la « gastronomie » israélienne offerte dans tous les restaurants ou presque, mais on a préféré se jeter sur les lasagnes et autres plats "européens" indisponibles à Nasik (en ce qui concerne Greg et moi en tous cas). A Vashisht, petit village à cote de Manali, nous avons rencontre 2 Français qui tiennent une agence de sports extrêmes, appelée Himalaya Extreme Center (HEC .. ??). Ils emmènent qui veut faire du ski de rando l’hiver, faire des randos l’été, dans des endroits peu explorés. Je n’oublierai pas de citer ici « Manu », jeune francais rencontré par nos 3 amis a Vashisht, qui va passer un BTS Tourisme par le CNED à Kathmandou (ca ne s’invente pas), parce que « les gens ne sont plus satisfaits de leurs vacances, il faut inventer un concept qui plaise » (Manu, Raph, Nico, corrigez moi si je me trompe).
Le Rohtang La
De là, départ pour les « vraies » montagnes, pour la vallée du Spiti, via la vallée du Lahaul, en jeep. Premier col à 3.978m , le Rohtang La, premier embouteillage cause par un camion citerne coincé dans un virage mal négocié... On a attendu 2 heures environ que les « secours » arrivent et fassent leur travail, 2 camions de l’armée qui sont venus tirer ce camion de ce mauvais pas. Il faisait beau, le paysage était magnifique, et autant d’indien au travail pour sortir de cette situation c'était un spectacle à lui tout seul.
Et puis des heures et des heures de routes plus tard, après quelques chantiers de fortunes ou des hommes et des femmes réparent la route « à la main » (voir les photos), et des paysages jamais vus de nous 5, des montagnes immenses, oranges-marrons, avec des « demoiselles coiffées » sur le long du chemin, après tout ca donc, nous sommes arrives au coucher du soleil à Kaza, petite ville ou plutôt gros village de la vallée du Spiti.
La vallée du Spiti
A Kaza, nous avons obtenu un permis pour la randonnée, et avons visité de très jolis villages et monastères (encore et encore), risqué notre vie dans une jeep a flanc de montagne (elle penchait sacrément, en tous cas... j'ai fermé les yeux). L’un des monastères était tout petit mais magnifique, avec des statues de bouddhas grande de 50 cm de haut accrochées aux murs les unes au dessus des autres, jusqu’au plafond, et des tentures magnifiques, des « tankas » (voir aussi les photos).
Des moines bouddhistes !!
Ensuite départ pour le village du départ du trek: Kibber. 2eme village le plus haut du monde à route carrossable (merci le Lonely Planet). Arrêt sur le chemin au "Ki Gompa", un monastère dans lequel nous avons dormi une nuit, sommaire mais très bien. Pas d’eau chaude évidemment. Un petit moine tibétain bien sympa nous a cuisiné le diner, s'est assis et a discute avec nous. De religion, de mode de vie a l’européenne, a l’indienne, de notre individualisme et de leur collectivisme, de l’analyse constante que le bouddhisme implique, du stress pour lui d’être l’intendant du monastère, du temps qu’il n’a pas pour prier parce qu’il est trop occuper a travailler, des petites querelles entre les moines, etc… Il nous a demandé quelle était notre part de « social work », ie notre contribution à la vie sociale, notre cause humanitaire à nous, et nous étions bien en peine de trouver une réponse. Il a demandé à Greg et à moi si nous préférions la vie en Inde ou Europe… Comment dire, c’est tellement différent ! Et puis la France, c’est de là que nous venons, c’est la que sont nos familles, nos amis, nos origines….
Le lendemain, prières bouddhistes à 7 heures du mat. Là on a eu droit à un thé de yak (lait de yak (un croisement de vache et on ne sait quoi) et thé, amer et plutôt salé, Humm) et à une bassine d'une espèce de farine à mélanger avec le the susnommé pour en faire des boulettes à manger en guise de petit dej. Miam :o(. Et je peux vous dire que la bassine nous a été renvoyée tant qu'elle n'était pas finie. Merci les poches...Cette heures passée avec eux était très bizarre pour nous… une petite dizaine de moines sont assis en 2 lignes, face à face, dans une pièce sombre, illuminée seulement par un faisceau de lumière provenant d’une petite fenêtre. Tous se balancent d’avant en arrière au rythme des prières que nous pensons « chantées ». Ces prières sont inscrites sur de petites feuilles de papier qu’ils tournent au fil de l’heure. Le Lama mène le rythme. Les prières sont entrecoupées de pauses pour boire le thé et manger les « boulettes ». Le Lama suit le cours des papiers, mais revient parfois en arrière… Certains moines sont perdus, cherchent le bon papier, ne le trouvent pas, font semblant de dire la même chose que les autres, et finissent par se remettre dans le rythme. Super marrant !
En avant, marche!
Ensuite, début officiel de la balade de Ki Gompa a Kibber. Les premiers pas étaient un peu durs pour moi, c'était tellement pentu et on est partis tellement vite que j'en perdais l'équilibre. Apres une pate de fruit de un délestage de sac ca allait mieux. Le soir nous sommes arrivés à Kibber, pour en repartir le lendemain matin, non sans avoir fait connaissance du petit Polpol que d'autres petits enfants voulaient virer de la photo qu'ils voulaient qu'on fasse d'eux. Les enfants sont cruels, même à 4.200m. Le petit Polpol avait l'air reconnaissant quand on a dit aux autres: "une photo avec tout le monde ou pas de photo"!
Bref. Et nous voila donc partis pour 7 jours de rando. Les 3 premiers jours consistaient en de la montée. Le premier jour un peu. Assez tranquille, somme toute. Nous sommes arrivés au camp vers 16 heures, suivis de nos muliers et mules un peu plus tard. Nous avons commencé à monter le camp, puis à jouer aux cartes. Et là, surprise, plus de mules ! Nos muliers sont partis les chercher, pour revenir… 3 heures plus tard, pendant lesquelles nous nous demandions ce qui se passait, la nuit étant déjà bien tombée. Ils sont revenus donc finalement, bien plus tard : les mules avaient commencé à rentrer a la maison ! Je passe sur le riz qui a non-cuit en 45 minutes, qui est un moment que nous n’oublierons pas de si tôt. Autant dire que le diner du premier soir s’est fait tard et la nourriture assez rare !
Le deuxième jour a été plus dur, avec un départ pour une descente qui nous a remis au niveau de départ du jour précédent (dur pour le moral !). Nous sommes descendus donc le long d’une montagne assez pentue et pleine de cailloux (attention ca glisse !), et je dois dire que la descente sur un terrain comme celui la, ca n’est pas mon fort. Sur le chemin, un cadavre de mule qui n’a pas fini le trajet… Le soir nous apprendrons qu’une de nos mules est tombée sur le même chemin, le sac de Greg s’en souvient encore. Apres cette descente donc une vallée très encaissée, nous nous sommes retrouvés en bas d’une pente très abrupte, montée très lentement, pour économiser le souffle. A mi-chemin, et déjà quelques heures après le départ, toujours pas de mules. Encore une fois la question : mais qu’est ce qu’ils font ? Retardés par la chute d’une des mules, ils ont pris plus de temps que prévu. Redémarrage et contrôle de papiers à la même altitude que le plus haut point du Mont Blanc : comme la région est frontalière et jugée critique, l’armée est très présente et contrôle beaucoup les visiteurs. Ce soir-là a été le pire en terme de température et de vent : on était congelés. En arrivant, nous montions le camp, faisions à manger (merci Raph), et allions dormir, non sans avoir joué aux cartes si les conditions le permettaient. Mais ce soir-là, on a tout expédié tant qu’on le pouvait !
Le Parang La : du bleu et du blanc à perte de vue
Le lendemain était un grand jour : passage de col a 5.580 m, le Parang La !! Réveil a 4:30, triple couche de vêtements parce qu’il faisait froid. L’ascension a été pour moi un peu difficile, les effets de l’altitude s’étant manifestés sur mon petit bidou. J’avais bobo. Après 3 heures de marches (pour moi) nous avions monté (mille merci a mon chéri d’avoir eu la patience de faire tout le chemin avec moi, et aux autres de nous avoir attendus en haut) les 300m fatidiques qui nous amenaient au (presque) toit du monde. L’arrivée était émouvante, toute ensoleillée, et c’était tellement bon d’arriver !! Mais qu’est ce qu’il faisait froid !! Le séjour la haut a été de courte durée. Une petite pate de fruit, quelques photos, accrochage de petit drapeaux de prières tibétains, et hop on était repartis… sur le glacier. Sur lequel nous avons pu marcher avec des chaussures de rando classiques. Pas besoin de crampons, c’était de la neige plus que de la glace. De la neige en Inde, incroyable, quand on pense que peut être, je ne sais pas moi, 99% des indiens n’ont jamais vu de neige…
La monontone Pare Chu vallée – quand est ce qu’on arrive ?
Au glacier a succédé une longue longue marche (7 heures 30 ce jour-là) le long de la vallée de la rivière Pare Chu vallée de peut-être 1 km de large, entourée de montagnes immenses, pour atteindre le plus beau camp depuis le début du trek. Premier loup observé à la jumelle, première vraie possibilité de se laver aussi, mais un vent tellement frais ! Heureusement que le soleil était là.
Les 3 jours qui ont suivi ont été de la marche à plat le long de la même vallée, par un temps correct à très beau. Parfois beaucoup trop chaud. Parfois nous croisions d’autres vallées vers la droite et vers la gauche, aussi vides que celle dans laquelle nous étions. L’avant-dernier jour, nous avons bifurqué vers la gauche dans l’une de ces vallées, cette fois marécageuse et plutôt verte, vers le nord, vers le Lac Tso Moriri, but de notre ballade. Au bout d’une heure ou 2 peut -être, nous avons commencé à voir le Tso Moriri, que nous croyions proches. Mais qui n’en finissait pas d’arriver… Apres 4 heures nous l’avons atteint, et nous sommes installés « au bord » du lac.
Le Tso Moriri, le lac qui n’arrivait jamais
Le dernier jour était plein de surprise : nous avons longé le Tso Moriri sur 20 km (il fait 90 km de circonférence). Magnifique. Des airs de Méditerranée, à certains endroits. De l’eau claire comme je n’en avais jamais vu. Un bleu parfait. Avec des sommets à plus de 6000m, derrière. Sur « la fin » du chemin (car comme le Tso Moriri la vielle, notre objectif, le village de Korzok s’est longtemps fait attendre, nous l’avons cru « derrière le prochain virage, c’est sûr ! » au moins 3 ou 4 fois avant de vraiment l’atteindre), il y avait des amoncellements de pierres saintes avec des écritures bouddhistes, des « constructions » religieuses. Un berger et son troupeau nous ont aussi fait l’honneur de leur visite.
Et puis Korzok est arrivé. Mmmm…, une verrue dans le paysage. Des gens pas accueillant, un endroit sale, pas beau… Quel dommage. Non sans efforts, et après avoir discuté avec tout ce que le village comptait de touristes (surtout français !) susceptibles de nous emmener à Leh, capitale du Ladhak, et de Jeep et véhicules en tous genres, Nico nous a trouvé une jeep, occupée par 2 belges fort sympathiques, qui l’ont partagée avec nous. Manu et Raph sont restés à Korzok, mais pas pour la beauté des lieux : objectif 2 sommets à plus de 6.000m pour les gaillards.
Retour à la civilisation
Les 3 autres en avaient assez de la marche, des pâtes, du riz et des pâtes de fruits, alors zou, nous voilà partis pour Leh, 3500m d’altitude, 7 heures de Jeep de Korzok, via la vallée du Rupsu.
À Leh nous nous sommes beaucoup reposés. Rien foutu quoi ! On a beaucoup mangé pour compenser les "privations" de treks. Fait plein de shopping, un peu visité (mais vraiment un tout tout petit peu alors). Un bonheur. Le chemin du retour, on ne l’a pas fait par la route, comme à l’aller. On a pris un vol Leh-Delhi, et avons pu admirer le K2, point culminant de l’Inde si je ne m’abuse, au nord de Leh. Et puis les montagnes, les montagnes, les montagnes… Puis les plaines ! Greg et moi avons atterri à Delhi, qui fut une agréable surprise, considérant que beaucoup d’indiens nous avaient dit que Delhi, « c’est l’horreur » (rectification après le voyage : « ah non mais pour une journée ca va ! » Ah, on se disait bien, aussi…). En fait on a trouvé ca super, pour une journée. Des airs de Paris Bobo dans certains quartiers qu'on a visités. Bon on n'a pas tout vu, c'est sûr.
Et voilà. Apres ca vol Delhi-Mumbai, puis train Mumbai Nashik, et retour à la maison mercredi 13 Septembre au soir. Depuis, reprise du boulot, du petit train train bien indien auquel on s'est bien habitués ! Il fait très beau, la mousson est presque finie, il ne pleut plus ou presque…